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4) L’intendance des Premières Nations
Certaines des initiatives les plus excitantes en forêt boréale en 2013 ont été menées par les peuples autochtones, et on s'attend à ce que l'importance de leur leadership croisse en 2014. Pour des centaines de communautés, la forêt boréale continue à être leur lieu de vie, et fournit une subsistance à la fois physique et spirituelle. Les conflits reliés aux projets de pipelines et du développement des ressources se poursuivent, mais il y a une reconnaissance internationale et nationale grandissante de l'importance et de la valeur du consentement préalable, libre et éclairé, ainsi que de la consultation et la coopération avec les communautés autochtones.
Les plans d'aménagement élaborés par les Sahtu et les Dehcho dans les Territoires du Nord-Ouest, les Inuits et les Innus dans le Labrador, et beaucoup d'autres ont démontré comment un équilibre peut être atteint entre les terres consacrées à la conservation et les terres disponibles pour un développement soigneusement planifié et géré.
Mais comme les pressions économiques poussant à l'extraction des ressources naturelles de la région boréale se poursuivent, les communautés autochtones continuent de se trouver sur les lignes de front.
L'ouverture sans discernement des terres pour le développement dans des régions comme le nord-est de la Colombie-Britannique a imposé des pressions sans précédent sur les communautés autochtones. Un récent rapport de la Fondation David Suzuki a identifié 16 267 puits de pétrole et de gaz, 28 587 kilomètres de pipeline, 45 293 kilomètres de routes, et 116 725 kilomètres de lignes sismiques se trouvant tous ensembles dans la région de Peace. Alignée d'un bout à l'autre, ces infrastructures feraient quatre fois et demi le tour de la planète. En dépit de cela, la province n'a pas de plan en place pour gérer les impacts de ces développements.
Même lorsque les régimes de planification se trouvent en place, les défis demeurent. Au début de novembre, la Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador a statué que le gouvernement provincial avait délibérément et indûment retardé les progrès sur la mise en œuvre d'un plan d'utilisation du territoire avec le gouvernement du Nunatsiavut couvrant un accord de 76 520 km² (7,6 millions d'hectares) conclu en 2004. Au Québec, le Grand Conseil des Cris est toujours en attente d'une réponse du gouvernement du Québec quant à leur proposition de conservation du bassin versant de la rivière Broadback, qui comprendrait plus de 9000 km² (900 000 hectares) de nouvelles terres protégées.
L'attente de décisions sur l'approbation des pipelines non seulement en Colombie-Britannique, mais partout à travers le pays, vont mettre au défi la volonté des gouvernements et des peuples autochtones à trouver des solutions constructives à ces problèmes complexes. Il est clair que le rôle des communautés autochtones dans la détermination du rythme et l'ampleur du développement des ressources sera encore plus grand en 2014, et que la santé future de la région boréale – ainsi que les succès dans la génération d'une croissance durable des ressources – dépendra de la façon dont toutes les parties seront en mesure de travailler ensemble pour résoudre ces questions.